Portrait de Samuel Hidalgo-Caballero, chercheur à l’ESPCI et cofondateur d’une startup

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10/10/2024

Ingénieur mexicain, Samuel Hidalgo-Caballero a passé son doctorat de physique à Paris, à L’ESPCI Paris – PSL. Il est aujourd’hui chercheur, encadrant et entrepreneur, à l’Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG).





Samuel, vous avez terminé vos études à l’ESPCI. Pourquoi aviez-vous choisi cette école ?
Quand j’étais au lycée, au Mexique, j’étais passionné de sciences. J’ai participé à plusieurs olympiades de mathématiques et de physique et à cette occasion j’ai découvert la qualité exceptionnelle de la recherche scientifique française. Puis, quand j’ai appris que plusieurs prix Nobel de physique étaient passés par l’ESPCI, j’ai rêvé de faire ma thèse dans cette école.

Et comment avez-vous intégré l’ESPCI ?
En 2017, je suis parti aux États-Unis pour finaliser mon master. Puis, j’ai eu la possibilité de candidater pour obtenir une bourse Marie Curie afin d’intégrer l’ESPCI comme doctorant et évidemment j’ai tout fait pour être sélectionné. Et depuis, j’ai réalisé mon rêve d’adolescent : je suis venu ici, j’ai soutenu ma thèse avec succès et je suis toujours là.

Votre doctorat porte sur les robots aveugles. Pouvez-vous expliquer en quoi cela consiste ?
Il s’agit de donner des moyens de repérage à des microrobots en conditions extrêmes, qui n’ont pas accès à une caméra ou un GPS, par exemple en chirurgie artérielle. Nous avons développé une étude très solide pour pouvoir déterminer des surfaces et des volumes et permettre au robot de définir sa position exacte grâce à un capteur de distance. Ma thèse comporte également une deuxième et une troisième parties, concernant les ondes électromagnétiques, et plus précisément le blindage électromagnétique pour les prochaines générations de protocole de télécommunication : 6G, 7G, 8G… et aussi les communications satellite.

Vous avez même monté une start-up autour de ce sujet. Qu’est-ce qui vous a incité à vous engager dans la voie de l’entrepreneuriat plutôt que de la recherche ?
Avec un de mes directeurs de thèse, Matthieu Labousse, également chercheur à l’ESPCI, nous avons développé à la fin de ma thèse une méthode de fabrication d’un nouveau matériau absorbant les ondes électromagnétiques. L’expérimentation a été concluante et nous avons déposé un brevet. Depuis, nous avons décidé d’améliorer notre système et de créer une start-up autour de ce projet, avec deux autres jeunes chercheurs de l’école. Nous sommes en phase de pré-création, au sein de l’IPGG. Le projet est d’autant plus intéressant que l’ESPCI dispose d’un bâtiment entier consacré à la microfluidique, l’étude des fluides à petites échelle, au cœur de notre recherche. Je trouve très enrichissant de sortir du cadre académique parce que cela permet de voir d’autres problématiques, notamment celles de l’entreprise, et d’élargir le champ de mes compétences. Mais je fais aussi de l’enseignement et de la recherche, donc je m’épanouis pleinement et j’ai même le temps de donner des cours de salsa, mon autre passion.

Est-ce une aventure que vous conseilleriez à un jeune diplômé ?
Oui, surtout si on est dans une école comme l’ESPCI qui a une vraie tradition dans la science appliquée et la création d’entreprise. Ici, il y a l’environnement idéal pour passer de la théorie à la pratique, et aussi pour trouver des associés qui partagent les même connaissances et les mêmes objectifs.

Pour quelles raisons recommanderiez-vous l’ESPCI à un élève de Terminal qui aimerait les sciences ?
L’ESPCI dispense une formation complète, de très haut niveau scientifique, mais aussi du point de vue culturel et humain. C’est une école engagée dans la société et pour l’environnement. Les étudiants sont poussés à développer leurs talents dans un cadre multiculturel, avec une grande ouverture d’esprit. L’enseignement est très polyvalent, ce qui permet à chacune et chacun de découvrir sa voie avant de se spécialiser.

Aimeriez-vous ajouter quelque chose ?
Je voudrais insister sur le fait que l’ESPCI aide les jeunes diplômés à créer leur start-up, même s’ils viennent d’une autre école. Grâce à l’incubateur PC’up et tous les programmes d’accompagnement, il y a ici une volonté de transformer des expériences prometteuses en solutions technologiques pour faire progresser notre société, dans le domaine environnemental ou médical, par exemple.




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