Claude Boccara récompensé par l’Académie des Sciences

Rendez-vous incontournable chaque automne, la traditionnelle remise des prix de l’Académie des Sciences s’est déroulée le 18 octobre sous la coupole de l’Institut de France. Parmi les lauréats, Claude Boccara, professeur émérite et directeur scientifique émérite à l’ESPCI Paris-PSL est récompensé par le Prix Emilia Valori pour l’application des sciences.

Un prix n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom pour récompenser un chercheur. A travers l’étude des interactions lumière-matière, Claude Boccara a navigué entre science fondamentale et applications nourrissant un dialogue incessant et fructueux. À l’ESPCI dont il a été directeur scientifique sous Pierre-Gilles de Gennes, et où il a fondé l’Institut Langevin avec Mathias Fink, il s’est attaché à comprendre la physique des petits objets, et à mettre au point des instruments de mesure permettant d’atteindre des résolutions inférieures à la longueur d’onde. Plus récemment, le chercheur a poussé les mesures optiques à leurs limites ultimes, comme par exemple à travers le projet de détection des ondes gravitationnelles VIRGO-LIGO, pour lequel il était chargé de la métrologie, jusqu’à l’imagerie 3D des milieux diffusants comme les tissus biologiques. Au cours de sa carrière, il a encadré une cinquantaine de thèses et publié plus de 400 articles scientifiques.

L’envie d’apporter une contribution aux grands problèmes sociétaux

Dans sa carrière, Claude Boccara a déposé une douzaine de brevets, qui ont permis ensuite la création de 3 startups. En 2009, il co-fonde LLTECH, qui permet de réaliser en temps réel des biopsies en salle de radiologie pour un diagnostic précoce du cancer avec une très bonne précision. En 2018, il fonde avec sa sœur biologiste à l’ENS-PSL la startup MYRIADE, qui découlait d’abord d’une tentative d’identifier des virus de petite taille du plancton (dans le cadre de la mission TARA-Océan), et qui trouve aujourd’hui des applications à l’environnement, la médecine, ou encore de la phagothérapie (alternative aux antibiotiques).
Plus récemment, il participe en 2020 à la création de la startup Sharp Eye avec des médecins et des chercheurs de l’Institut de la Vision, afin de mettre au point un appareil d’imagerie de l’oeil à l’échelle cellulaire. Graal du diagnostic ophtalmique, cette technique permet la détection aux tout premiers stades des maladies oculaires.